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Le Lieu Unique

Le Lieu Unique
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30 décembre 2006

Le petit prince

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" Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatiguant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications"

                                                                                                          

                                                                       Photo de Morgane Le Gall

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28 décembre 2006

Pour une réflexion

Extrait de Croc Blanc de Jack London

  " La déception est souvent donnée à l'homme de voir ses dieux renversés et piétinés sur leurs autels. Mais au loup et au chien sauvages venus s'accroupir aux pieds de l'homme, cette déconvenue n'arrive jamais. Tandis que nos dieux demeurent invisibles et surnaturels, les vapeurs et les brouillards de notre imagination nous masquent leur réalité, nous égarant comme des aveugles qui tâtonnent dans le royaume de la pensée en d'abstraites conceptions de toute-puissance et de beauté suprêmes, le loup et le chien sauvage, assis à notre foyer, trouvent en face d'eux des dieux de chair et d'os, tangibles au toucher, tenant leur place dans le monde et vivant dans le temps comme dans l'espace pour accomplir leurs actes et leurs fins.

  Aucun effort de foi n'est nécessaire pour croire à un tel Dieu. Nul écart de la volonté ne peut induire à lui désobéir ni à le renier. Ce dieu-là se tient debout, immuable sur ses deux jambes de derrière, un gourdin à la main, immensément puissant, livré à toutes les passions, affectueux ou irrité selon le moment, pouvoir mystérieux enveloppé de chair, de chair qui saigne parfois à l'instar de celle des autres animaus, et qui est encore plus savoureuse qu'aucune autre à dévorer.

  Croc-Blanc subit la loi commune. Les animaux-hommes furent pour lui dès l'abord, sans erreur possible, les dieux auxquels il était nécessaire de se soumettre. Comme Kiche sa mère avait, au premier appel de son nom, repris sa chaîne, il leur voua tout de suite obéissance. Il suivit leurs pas comme un esclavage fatal. Quand ils marchaient près de lui, il s'écartait pour leur faire place. Lorsqu'ils l'apppelaient, il accourait. S'ils menaçaient, il se couchait à leurs pieds. Et s'ils lui commandaient de s'en aller, il s'éloignait précipitamment. Car derrière chacun de leur désir était le pouvoir immédiat d'en exiger l'éxécution. Pouvoir qui s'exprimait lui-même en tapes de la main, coups de bâton, pierres volantes et cinglants coups de fouet.

  Il appartenait aux animaux-hommes comme tous les chiens du campement leur appartenaient. Ses actions étaient à eux, son corps était à eux pour être battu et piétiné, et pour le supporter sans récrimination. Telle fut la leçon vite apprise par lui. Elle fut dure, étant dnné ce qui s'était déjà développé, dans sa propre nature, de force personnelle et d'indépendance. Mais tandis q'uil prenait en haine cet état de choses nouveau, il apprenait en même temps, et sans le savoir, à l'aimer. C'était en effet le souci de sa destinée remis en d'autres mains, un refuge pour les responsabilités de l'existence. Et cela constituait une compensation, car il est toujours plus aisé d'appuyer sa vie sur une autre que de vivre seul.

  Il n'arriva pas sans révoltes à s'abandonner ainsi corps et âme, à rejeter le sauvage héritage de sa race et le souvenir du Wild. Il y eut des jours où il rampait sur la lisière de la forêt et y demeurait immobile, écoutant des voix lointaines qui l'appelaient. Puis il s'en retournait vers Kiche, inquiet et malheureux, pour gémir doucement et pensivement près d'elle, pour lui lécher la face en semblant se plaindre et l'interroger."

24 octobre 2006

L'invitation du Lieu Unique

" Pour élargir nos inquiétudes, augmenter l'inapaisement, fréquenter les coutures, sentir les frissons sur le dos des choses, lâcher prise, agrandir nos vides, se réveiller en se voyant dormir, être amoureux de tout, puis, presque en même temps, oublier la destination, ne plus se dire " on ne m'y reprendra plus", buter sur des limites friables.

Passer par Frictions et savoir que c'est le dernier et que vivre cela, c'est être joyeusement mortels à plusieurs.

L'écriture et la littérature sont nos obsessions, nos maladies. Nous en partagerons les symptômes et les conséquences à l'occasion de cette sixième édition de Frictions. "

Robert Cantarella, directeur du TDB (Théâtre Dijon Bourgogne), en introduction au festival "Frictions".

L'invitation du Lieu Unique, c'est l'appel du fond, de nos abîmes. Il nous gouverne, nous guide, parfois nous tiraille et nous mène dans une impasse. On se bute, se cogne contre des murs invisibles, parfois on trouve une voie.  Ce Lieu Unique, c'est celui de tous, multiple et un à la fois. Il est unique dans toute sa diversité, il est en nous,  et en même temps si lointain. C'est l'expression de toute chose, la recherche d'un langage qui nous mène, les uns à la littérature, les autres à la peinture, et d'autres encore sur tant de chemins différents.L'invitation, c'est celle qui nous dit de partager ensemble nos Lieux; de tracer des routes, pour aller de l'un à l'autre; de nous perdre  ou de  nous retrouver ailleurs. Pourquoi ne pas y répondre?

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